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KRAAK festival 2014

Rashad Becker x Calhau! x Mike Gangloff & Cara Joyce x The Joyous Cosmology x Enzo Minarelli x Olimpia Splendid x Putas Bêbadas x Ramleh x Sweat Tongue x Antii Tolvi x Varkenshond x Jerome Cooper x Form A Log x Léo Küpper

SA 01.03 2014

Selon certaines mauvaises langues, KRAAK festival est « le meilleur festival que la Belgique a à offrir ». Ça a peut-être quelque chose d’une blague de dandy, mais nous sommes sûrs que la seizième édition sera un nouvel hymne à la musique underground.

Gardant un œil sur l’histoire, un autre sur le présent et un troisième sur le futur, le festival évalue ce qui se passe dans les limbes de la musique expérimentale. Notre sélection ne suit que notre intuition, fragile et exigeante. Qu’avons-nous à vous offrir cette année ? No wave détraqué, trash rock tordu, explorateurs de l’avant-garde synth, compositeurs établis, poesia sonora, folk music contemporaine, légendes du noise, minimalistes, off track free jazz et The Other, dans toute son authenticité.

Rashad Becker (DE)

Vérifiez votre collection de disques et dites que ce n’est pas vrai : un tiers de toute la techno et de l’avant-garde LP des dix dernières années a été masterisé par Rashad Becker. En 2013 le maître du cutting musical a surpris avec son album Traditional Music of Notional Species vol. I (PAN records), un trip sci-fi aux compositions déjantées au synthé, flottant entre les empires de Throbbing Gristle et de USS Enterprise. C’est le premier show en live de Becker sur le sol belge.

Calhau! (PT)

Calhau! est un couple d’artistes portugais qui coud des morceaux de vocal grotesque sur de l’électronique raw. Marta et Alves Von Calhau puisent dans les couches les plus profondes de leurs obsessions pour moudre l’absurde et post-apocalyptique Totalkunst, qui balance l’auditeur dans l’intertexte de Gombrowicz, de l’alchimie et du catholicisme rural.

Mike Gangloff & Cara Joyce (US)

Un violon, un banjo, un surpeti, une paire de gongs et des années d’expérience dans des combos (tels que la légendaire machine à drone Pelt et les ménestrels Black Twig Pickers), voilà les ingrédients dont avait besoin Mike Gangloff pour réaliser Poplar Hollow (Blackest Rainbow), l’un des albums les plus intimistes de 2013. Avec son mélange unique de raga psychédélique et de primitivisme américain, Gangloff prouve qu’il est au sommet de son art.

The Joyous Cosmology (BE)

Ce quartet suit les traces de Sun Ra Arkestra en y injectant son propre cocktail d’ECM styled fusion. En même temps, il matraque ses influences avec une forme contemporaine de sorcellerie. Imaginez du jazz cosmique, de la poésie spatiale et du freebooting anversois réunis dans un même groupe. Cela ne vous surprendra pas d’apprendre que c’est ce qui a germé de la graine plantée par Ludo Mich.

Enzo Minarelli (IT)

Chercheur et performeur, Enzo Minarelli repousse les frontières de la poésie transmédias. Depuis les années 1970, il combine l’électronique à d’étranges sons linguistiques expérimentaux. Son œuvre est une nouvelle forme de mime, recontextualisant le son et le sens, perforant des trous dans l’aire Broca de votre cerveau pour y ouvrir une nouvelle dimension du langage.

Olimpia Splendid (FI)

C’était le début de l’année 2013 quand nous sommes tombés amoureux d’Olimpia Splendid et de leur 7” Nuttu nurin (Fonal). Figurez-vous trois jolies Finnoises (Kuupuu, Heta et Katri) qui tirent profit de leurs lacunes techniques pour arriver à quelque chose dans la tradition Velvets-rencontrent-the Shaggs – si ce n’était pas destiné à un clavier drum. Pour votre information : “Nuttu Nurin” veut dire “veste sans dessus dessous” et Olimpia Spledid est une marque de climatiseurs. Nous envisageons sérieusement la possibilité d’organiser la prochaine édition du festival en Finlande.

Putas Bêbadas (PT)

Le Portugal va décidément au-delà de tous nos espoirs. Trop de soleil, des bières fichtrement peu chères et du haschisch de bonne qualité à portée de main (même si la crise économique pourrait aussi être derrière tout ça). Putas Bêbadas a émergé du fertile sous-sol de Lisbonne, où la fucked-up noise music est le nouveau fado. Ce groupe va vous apporter plus qu’un nouvel hymne noise rock. La dernière chose que nous avons entendue d’eux n’est même pas encore signée par Siltbreeze.

Ramleh (UK)

« Noisicians » britanniques légendaires qui détruisent vos tympans avec amour. Leurs premiers disques datent du début des années 80 et depuis, ils se sont régulièrement séparés et reformés. Dans le passé, le groupe a aussi intégré d’autres légendes de la noise telles que Whitehouse et Skullflower.

Sweat Tongue (NL)

Sweat Tongue est un trio rotterdamois de Poop rock et d’improvisation autoproclamé, engagé dans une quête permanente du trash le plus pur et de l’abrupte perversion la plus ultime. Traduit sur scène, cela signifie d’intenses performances alimentées par des chansons revêches, des guitares de mauvaise humeur, des batteries crasseuses et des enregistrements de démolitions. Leur concert sera une présentation live de leur nouvel enregistrement Watermelon, la suite de notre moment what-the-fuck? du concert de 2013.

Antii Tolvi (FI)

Multi-instrumentaliste finnois actif dans l’improvisation underground expérimentale finnoise depuis dix ans, jouant dans des groupes tels que Päivänsäde et Rauhan Orkesteri. Dans ses improvisations au piano, Tolvi mélange les influences du jazz, du minimalisme et du raga indien, et les laisse se sublimer dans des méditations hors du monde. Musique pure pour l’inconscient.

Varkenshond (BE)

La légende dit que les membres de Varkenshond (Pigdog, ou Porcdog si vous préférez) se sont rencontrés à un congrès sur les rayons cosmiques. Quelques temps après ils se sont retrouvés dans un couvent russe pour développer leur vision artistique lors de sessions thérapeutiques. Ce n’était pas difficile de prévoir que Varkenshond allait devenir l’un de ces collectifs post-ethniques qui se sont inspirés du tribalisme moderne et des jams théâtraux. Mais c’est plutôt le genre de groupe néo-jam qui lévite avec grandeur, détruisant toute forme de cynisme avec des sons cicatrisants.

Jerome Cooper (US)

Le batteur de légende Jerome Cooper a collaboré avec les grosses pointures de l’histoire du jazz comme Art Ensemble of Chicago, Anthony Braxton, Cecil Taylor, Kalaparusha Maurice McIntyre, Rashaan Roland Kirk, Steve Lacy, Lou Bennett, Alan Silva, Frank Wright et Noah Howard. Depuis 1972 il n’a cessé de mettre en question les frontières entre les genres avec son influent Revolutionary Ensemble, un trio formé avec Leroy Jenkins et Sirone qui a jeté des ponts entre la musique classique contemporaine et le free jazz spirituel. En tant qu’artiste solo, il mixe l’improvisation polyrhythmique à des compositions au synthétiseur. Ouvrez votre esprit à l’ancienne musique du futur.

Form A Log (US)

Proto-techno four-track psychédélique. Mushroom dance transcendantale post-industrielle. Noisefunk exalté neo-hypnagogique. Trip métal satanique négroïde. Au bureau du Kraak, nous sommes toujours disposés à inventer de nouvelles dénominations. Le groupe Form a Log se compose de Ren Shonfield (alias Container, label Mego/Spectrum Spools), Noah Anthony (alias Profligate), et Rick Weaver (alias Dinner Music, Human Conduct). Collages sonores pour combustion de synapses qui ne peuvent que conduire la foule à bouger soudainement ses jambes.

Léo Küpper (BE)

Léo Küpper a commencé sa carrière en tant qu’assistant d’Henri Pousseur, légendaire pionnier de la musique électronique. Au début des années soixante, Küpper s’est mis à travailler sur un œuvre révolutionnaire dans les studios Apelac, où il a développé un intérêt pour les sons électroniques, l’abstraction du langage et la voix humaine. Küpper est un compositeur toujours actif dans les plus hautes sphères de l’avant-garde, comme on peut le constater avec son album Digital Voices (Pogus, 2012). Küpper est une parcelle vivante de patrimoine musical belge, issu d’une génération incluant des visionnaires apparentés, tel Bernard Parmegiani. Une génération qui, dans les traces des innovations de compositeurs comme Luciano Berio ou Karlheinz Stockhausen, a contribué à redéfinir les frontières.