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exhibition

Michael Van den Abeele & Arnaud Hendrickx

Bonus Malus

SA 28.11 2009 — SA 23.01 2010
SA 28.11 2009 — 20:30
ME 23.12 2009 — SA 02.01 2010

Ce jeu est conçu sur les ruines d’un jeu plus avancé. (Dennis Cooper, God Jr., 2005)

Michael Van den Abeele est un artiste connu depuis longtemps pour son inventivité et sa pluridisciplinarité. Néanmoins, ces dernières années, le public belge n’a pas souvent eu l’opportunité de voir son travail. Ainsi sa dernière exposition solo importante, It’s Character Forming, eut lieu sur le sol suisse. Ses activités en Belgique ont surtout consisté en de petites mais fascinantes présentations de dessins, peintures, sculptures et films d’animation.

Il a récemment participé à Isomosis, le festival de performance de Danai Anesiadou qui eut lieu à l'Etablissement d’en Face à Bruxelles. Pour ce festival, il a conçu, en collaboration avec l’architecte Arnaud Hendrickx, une estrade faite d’énormes blocs en mousse de polyester. L’intervention est par la suite devenue Isomopolis, surprenante conséquence du festival. Isomopolis était une exposition ad hoc avec quarante artistes : un labyrinthe rempli de morceaux, rochers et de sculptures, tous extraits du seul matériau que les artistes avaient sous la main en grandes quantités, le polyester.

Pour Bonus Malus, Michael Van den Abeele a de nouveau travaillé avec Arnaud Hendrickx. Le résultat le plus frappant de cette coopération est un pavillon néolithique : un Fremdkörper, construit avec des briques SB allemandes, formant une construction saugrenue située au milieu de l’espace d’exposition. Les murs divisent l’espace en volumes cloisonnés, tels des espaces dans un jeu vidéo. L’orientation, au lieu d’être facilitée, en est perturbée. La galerie devient une arène peuplée de personnages avec une apparence moitié abstraite, moitié reconnaissable. Parfois tremblants et explosifs, parfois translucides et inhumains, les personnages semblent en revanche tous doués d’un flegme immuable d’une parfaite béatitude. Leurs formes varient continuellement entre la planéité et le volume ; ils sont les précurseurs d’un monde où l’être humain n’est plus le modèle standard. De là où opèrent les figurines de Michael Van den Abeele, la distinction entre fatalisme et positivisme est anéantie. Efface ce jeu et tue-nous. Nous serons contents. Nous reviendrons propres, stupides et ce que tu nommes enjoués. (Denis Copper, ibid.)

Le résultat est remarquablement plastique. L’artiste semble évoquer une vision enjouée et diffuse d’un futur où vitalité est devenu l’exact synonyme de volatilité. Les personnifications réfèrent clairement aux idées de l’avant-garde russe du début du vingtième siècle, mais en même temps, les formes se dissolvent régulièrement dans un léger brouillard cosmique, comme si, quelque part, Bonus-Malus pouvait évoquer un univers où des opposés tels que Lénine et Madame de Pompadour se lancent dans une histoire d’amour incongrue. Peut-être est-ce là la visée de cette exposition : faire émerger des radicalismes frivoles et évaporables, comme dans un jeu tout azimut, sans orthodoxie, sans messianisme?

Avec le soutien de