Antje Van Wichelen
La fascination d’ Antje Van Wichelen pour le thème des « Primitifs » a commencé avec la découverte d’un homme appartenant à la tribu des San empaillé et exposé dans une vitrine dans le Paris du XIXe siècle. Pas assez « noir », et donc décevant au regard de l’image attendue du « Nègre », celui-ci a été poli avec de la cire noire pour chaussures.
Primitives s’intéresse à la perception occidentale des cultures dites « primitives », aux clichés historiques, à la manière dont ils se forment et prennent naissance dans des images désobligeantes (zoo humain, exhibition de la « bête curieuse ») ou nostalgiques, ces dernières projetant de profonds désirs occidentaux : le bon sauvage, sa supposée liberté sexuelle, l’idée selon laquelle une société « primitive » est plus chaleureuse et plus humaine.
Cette aspiration ancienne à une société plus chaleureuse et plus humaine a donné lieu au petit film en stop-motion Lost and Found (2013, 9’34). Dans la première partie de son film en stop-motion sur le thème du Primitives, Antje Van Wichelen s’appuie sur des documents d’archives manifestant l’obsession du 19e siècle pour la mesure, la catégorisation et la description scientifique de “l’Autre”.