Drawn in Cursive

SEAN EDWARDS
Drawn in Cursive
08.12.2013 > 09.03.2014

L’exposition Drawn in Cursive a été conçue comme une trilogie, dans laquelle Sean Edwards (1980) répond à l’architecture et à l’histoire des trois espaces de présentation de son installation. A chaque fois, il repense et réinterprète ses pièces en s’appuyant sur l’un des mécanismes clés de sa pratique : la sélection méticuleuse et le transfert de toutes sortes d’objets et de sculptures depuis les archives de son atelier. Le premier volet de cette trilogie a été montré l’été dernier à Chapter, dans une ancienne école victorienne de sa ville natale, Cardiff. A l’automne 2014, l’installation sera présentée sous une forme différente à Mostyn à Llandudno, au Pays de Galles.

Le point de départ de l’exposition proposée dans le Studio de Netwerk est le mode d’emploi imprimé d’un enregistreur cassette 4 pistes qui sert de passe-partout pour la lecture de l’œuvre. La transformation de l’intuition artistique en intention à travers le processus même d’exposition est centrale. Exactement comme un interprète-compositeur ou un peintre moderne expérimentent librement à partir de notes ou d’esquisses, Sean Edwards utilise son intuition pour composer ses présentations : les enregistrements 4 pistes qui précèdent la sortie d’un disque peuvent par exemple être considérés comme des carnets de croquis. Ce qui intéresse l’artiste en particulier, c’est la valeur ajoutée par le spectateur à l’achèvement d’une œuvre.

En voyant, à Netwerk, qu’une partie de l’espace d’exposition était située derrière une vitre, Sean Edwards a cherché à briser l’accessibilité visuelle de cet espace. Profitant de la présence de deux portes, il a construit une barricade monumentale à partir d’éléments sculpturaux. Celle-ci, d’une part, double l’espace et, d’autre part, crée la possibilité de nouvelles interprétations. Cette structure d’apparence minimale est inspirée d’une bibliothèque à double corps apparaissant sur une photographie de l’auteur Martin Amis et évoquant la nature apaisante d’un paysage archétypal du pays de Galles. D’une part, la composition est subtilement affectée par la construction d’un parquet ; d’autre part, elle oriente l’œil du visiteur dans la direction de l’exceptionnelle construction architecturale du plafond, qui d’ordinaire échappe au regard. Ailleurs dans l’espace, Edwards dissèque le sol, y crée une discrète excavation archéologique qui expose l’histoire du lieu et l’intègre à cette nouvelle œuvre. L’attrait pour le zoom et pour le changement d’échelle du micro au macro est une caractéristique du travail de Sean Edwards. Tout son œuvre est traversé par le vif désir de créer des pièces sculpturales. Même lorsqu’il utilise un medium différent tel que la vidéo, la tactilité et la physicalité occupent le premier plan.

Dans la seconde partie de la pièce, trois petites sculptures jouent le premier rôle et révèlent un tournant dans le processus de travail de l’artiste. Les agrandissements photographiques des trois sculptures suggèrent une nouvelle forme expérimentale de communication visuelle, qui prend comme point de départ l’ADN de l’archive de l’artiste.

Sean Edwards a obtenu son diplôme d’arts plastiques à l’Université du Pays de Galles en 2003 et à la Slade School of Art de Londres en 2005. Il a remporté plusieurs récompenses, notamment la Creative Wales Award en 2010, et a participé à plusieurs expositions de groupe internationales, en particulier à la Lisson Gallery, Londres (2009) et à Wall Space, New York (2010). Sa première grande exposition solo au Royaume-Uni a eu lieu dans l’espace public au centre commercial Maelfa de Cardiff, elle a été commissionnée par Spike Island, Bristol (2011). Il a été déjà été invité à Netwerk à l’occasion de l’exposition de groupe Radical Autonomy / Nieuwe werelden van niks (2011). Edwards est représenté par les galeries La Tanya Leighton, à Berlin, et Limoncello, à Londres. Il vit et travaille à Abergavenny, Pays de Galles.